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nous pouvons tous être des champions olympiques... ou au moins être plus actifs !
Du 23 juillet au 8 août 2021 se tiennent, à Tokyo, les Jeux Olympiques, suivis du 24 août au 5 septembre, des Jeux Paralympiques. L’occasion est trop belle pour ne pas parler du lien entre le sport et la santé, entre la pratique sportive et l’amélioration des modes de vie.
L’ergothérapeute est un des professionnels de santé habilité à répondre aux prescriptions médicales d’activité physique dans le cadre de certaines pathologies rattachées aux affections de longue durée. De plus, en étant un acteur du développement de l’autonomie et de l’engagement occupationnel, l’ergothérapeute peut, à travers l’activité physique, encourager les personnes qu’il accompagne dans une meilleure dynamique occupationnelle, participant ainsi à l’amélioration de leur qualité de vie.
Et à titre plus personnel, étant titulaire d’un Diplôme d’Instructeur Fédéral de karaté, je mesure combien la pratique du sport peut représenter une occupation de qualité dans la vie quotidienne. Le karaté, en particulier, représente à la fois une stimulation motrice, cognitive et psycho-émotionnelle, bénéfique à tous, enfants comme adultes, y compris âgés. D’autres sports ont évidemment ces apports aussi, mais je saisis l’opportunité de mentionner que le karaté est, pour la première fois, au programme des Jeux Olympiques de Tokyo ! Et que malheureusement, il ne sera déjà plus au programme des jeux de Paris en 2024, malgré un palmarès du karaté français plus que favorable et un nombre de licenciés élevés (au 12ème rang des sports en France, juste derrière l’athlétisme, discipline reine des Jeux Olympiques, et loin devant d’autres sports qui, eux, resteront olympiques…).
Les bienfaits du sport sur la santé sont reconnus par la Haute Autorité de Santé. Pourtant, Santé Publique France estimait en 2016 que 30 % de la population n’atteint pas les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Celles-ci sont pourtant simples : 150 à 300 minutes d’activité physique modérée par semaine pour un adulte.
Soit 2 heures 30 à 5 heures par semaine. Ce qui finalement ne représente qu’environ 20 à 40 minutes par jour ! Et l’OMS ne nous oblige pas à être des sportifs ! L’activité physique « peut s’inscrire dans le cadre du travail, du sport, des loisirs ou encore du transport (marche, trottinette et vélo), mais aussi passer par la danse, le jeu et les tâches ménagères quotidiennes, comme le jardinage et le nettoyage. »
Et le jeu en vaut la chandelle (ou la flamme olympique !) : ces recommandations permettraient d’éviter, à l’échelle mondiale, 5 millions de décès par an et 54 milliards de dollars de soins de santé ! (www.who.int)
Notre système de santé français a toujours été majoritairement curatif. Nous attendions d’être malade pour se soigner. Le propre de la prévention est de soigner avant d’être malade. En d’autres termes, de prendre soin de soi.
En décembre 2020, la fondation Pileje appelait à une « médecine des modes de vie », pour mettre la prévention au cœur d’un véritable « système de santé » et ne plus avoir seulement un simple « système de soins. » L’activité physique est un des piliers sur lesquels construire une réelle politique de prévention. Et alors que les prochains Jeux Olympiques auront lieu en France en 2024, quel meilleur moment pour faire de l’activité physique un levier d’amélioration de la santé des français ?
En termes de prévention, l’activité physique est un déterminant de bonne santé. Elle participe à la qualité des capacités cardio-respiratoires et locomotrices, au maintien de l’autonomie et de la qualité de vie. Elle réduit les risques de mortalité, diminue l’incidence des cancers, évite la détérioration de la santé mentale. Elle est bénéfique pendant la grossesse et en post-partum. Elle diminue les risques de surpoids. Chez l’enfant et chez l’adolescent, l’activité physique participe à la croissance, mais aussi à l’expression corporelle et au développement de l’estime de soi. Et chez la personne âgée, elle diminue les douleurs liées à l’arthrose, elle atténue les risques de chutes et, par conséquent, l’entrée dans la dépendance souvent consécutive, et elle prévient le déclin des fonctions cognitives.
Et même si la maladie est installée, pratiquer une activité physique représente des intérêts non négligeables. Elle améliore l’équilibre glycémique du patient diabétique. Elle améliore la condition physique de la personne ayant subi un accident vasculaire. Elle est utile pour lutter contre l’obésité, l’hypertension artérielle, la dépression. Elle a également un rôle à jouer dans le traitement des cancers…
Que des bénéfices !
Alors il y aura peut-être quelques courbatures à la remise en route des corps sédentaires… Quelques découragements aussi après des premières séances difficiles (Ah, que les premières sorties de course à pied sont dures ! Les deuxièmes aussi d’ailleurs…).
Être actif, c’est aussi écouter son corps, apprendre comment il réagit à l’effort, repousser ses limites et, finalement, trouver l’activité physique qui lui convient. La course à pied ne conviendra pas à tout le monde, la marche sera peut-être préférée. Certains ne jureront que par de longues sorties en vélo. Et d’autres s’épanouiront dans plusieurs séances de jardinage. Et c’est tant mieux ! Toutes ces activités physiques, et toutes les autres, sont bénéfiques à leurs pratiquants !
Nous pouvons tous être plus actifs. Certains deviendront de grands sportifs. Pour la plupart d’entre nous, nous serons simplement mieux dans notre corps ! Et ce sera ça, notre médaille d’or.
Les athlètes olympiques et paralympiques font preuve d’une telle abnégation pour atteindre leurs objectifs que nous serions bien avisés de nous en inspirer !
Et depuis quelques années, nous avons la chance de pouvoir être spectateurs des Jeux Paralympiques, grâce à une meilleure médiatisation. L’occasion de découvrir des parcours de vie, des forces de caractères pour lesquels le sport est le guide vers l’autonomie et, au delà, la réalisation de soi.
